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Programme

Aperçu historique de l'évolution des fours utilisés par la manufacture Boch Frères Keramis

par Stéphanie Boulet | 10h20

par Stéphanie Boulet | 10h20

Four tunnel fourgeron © Archives Keramis

« Ces divers appareils appartiennent aux types les plus modernes et les plus perfectionnés ; la fabrique rejette, en effet, impitoyablement tout engin qui peut être remplacé par un autre plus satisfaisant sous le rapport du rendement économique et du fini du produit, cherchant en toutes choses, à se tenir à la hauteur des concurrents et des progrès de l’industrie ».


Ce passage d’une plaquette publicitaire éditée par Boch Frères en 1894 à l’occasion de son 50e anniversaire illustre parfaitement la dynamique de développements technologiques de l’entreprise dès sa mise en activité en 1844.


La manufacture Boch Frères Keramis a toujours été à la recherche des meilleures technologies afin de garantir une production rentable et économique. Dans ce contexte de développement industriel de la seconde moitié du 19e et du 20e siècle, il n’est évidemment pas question d’écologie. Les énergies fossiles sont privilégiées. L’entreprise Boch tente constamment d’innover afin de réduire ses coûts énergétiques tout en assurant une croissance de ses productions.


Des fours à hotte et fours-bouteilles aux fours tunnels et four carré de la nouvelle usine sanitaire des années 1990, cette contribution reviendra sur l’histoire des fours chez Boch en abordant les raisons qui ont poussé cette vaste entreprise à développer, innover et changer de technologies pour la cuisson de ses marchandises.


Docteure en histoire de l’art et archéologie, spécialisée en céramologie égyptienne du Ier millénaire avant notre ère, Stéphanie Boulet a durant plusieurs années travaillé au sein de différentes missions archéologiques en Égypte.


Fin 2017, elle intègre l’équipe de Keramis en tant que responsable des collections. En parallèle à la gestion des collections du musée, elle travaille sur différents projets de recherches en lien avec l’histoire de la manufacture Boch Frères Keramis.

Regards sur La Borne

par Nicole Crestou | 11h40

par Nicole Crestou |  11h40

Grands Feux La Borne 2022, cuisson chez Roz Herrin et Dominique Garet © Pierre Ducrocq

Au début du XVIIe, les maîtres-potiers travaillant le grès, se regroupent au lieu-dit La Borne. Depuis la cuisson au bois reste la spécificité du site ; une dizaine de types de fours ont été construits à partir de 1942. Aujourd’hui, le nombre de fours augmente, plus de quarante sont régulièrement utilisés.


Les événements organisés par l’Association des Céramistes de La Borne sont essentiellement axés sur les cuissons au bois, notamment la semaine des Grands Feux. Cependant l’essor du chauffage au bois et la diminution des merrandiers commencent à poser la question de l’approvisionnement.


Nicole Crestou, céramiste, installée près de La Borne, a collaboré à La Revue de la céramique et du verre de 1989 à 2016, après des études universitaires. Auteure de plusieurs ouvrages dont Attitude céramique pour le Printemps des Potiers de Bandol et La Borne, potiers et céramistes, 50 ans de vie associative pour l’ACLB, elle poursuit en parallèle la création de sculptures en grès émaillé.

Essential for Surface (EN)

par Daniel Cavey | 14h10

par Daniel Cavey |  14h10

© Daniel Cavey

Daniel Cavey discusses the conceptual impetus and explains how the wood-firing process became an integral part of his work. Inspired heavily by 17th century stoneware from the Westerwald, Cavey adopted similar production techniques from mining local clay to wood-firing with salt to obtain surfaces identical to those of preindustrial stoneware. In his figurative work Cavey utilizes once again the wood-firing process to imbue his sculptures with a semblance of reality. His discussions will also touch on sourcing local low-impact wood sources, such as waste from sawmills, pallet producers and local tree-felling companies.


Daniel Cavey was born in Baltimore, Maryland USA in 1977 and received a BFA in ceramics from Maryland Institute college of Art in 1999. In 2002 Cavey moved to Tuscany, Italy, and began working with terracotta on a large scale while in the United States he continued to develop his work using local clays and the wood-fire process.

The wood-fired kilns that Cavey constructed in Italy are of a number of different fast-fire designs with an attention to consumption and consideration for local wood supplies. Cavey currently works out of his studio near Parma in northern Italy.

De la sculpture au four ou du four à la sculpture ?

par Émile Desmedt | 15h50

par Émile Desmedt |  15h50

Plan État © Émile Desmedt

Cuire n’importe où des pièces sculpturales monumentales et tout réaliser in situ, tel était le défi relevé par Emile Desmedt lors de la réalisation de ses fours-sculptures à Chercq ou à La Louvière. Le 15 août 2015, c’est une graine nommée ÉTAT II, qui cuit par un « feu intérieur » après un long processus créatif sur le parvis de Keramis. Émile Desmedt présente l’aventure de ses fours-sculptures où l’on se demande qui, du four ou de la sculpture crée l’autre…


Dans son travail, le sculpteur tournaisien Émile Desmedt se réfère toujours à la terre. Comme tout céramiste, il met celle-ci en œuvre, comme sculpteur, il s’en réfère par la création de formes et de figures évocatrices. Agriculteur dans l’âme, l’artiste puise ses sources d’inspiration dans la nature et les formes primitives qu’elle nous offre : graines, germes, racines, oeufs… Par une connaissance savante des matériaux qu’il met en oeuvre, il parvient à s’approcher de l’organicité du naturel, entre perfection et imperfection. Très polyvalent, Émile Desmedt façonne aussi le métal, le papier, le bois et le verre.

Atlas des Fours

par Clémentine Vaultier, Maximiliaan Royakkers et Ciel Grommen | 11h

par Clémentine Vaultier, Maximiliaan Royakkers et Ciel Grommen | 11h

© Clémentine Vaultier

L’Atlas des Fours est une recherche artistique sur les pratiques de chaleur approchées à travers l’étude et l’usage des infrastructures qui les contiennent et les guident.


Partant de l'idée que la chaleur est autant un phénomène physique que social, les artistes explorent comment les fours fonctionnent non seulement comme des conteneurs d'énergie mais aussi comme des infrastructures relationnelles ; plus que de simples carcasses techniques guidant les processus de transformation de la matière, les fours rayonnent vers les communautés et peuvent soutenir de nouvelles formes de relations sociales.


Avec l’Atlas des Fours, Ciel, Maximiliaan et Clémentine conçoivent un protocole discursif où les sources historiques viennent dialoguer entre elles, témoigner de récits et d’événements organisés, et permettent de transmettre des connaissances ou des interrogations via des récits situés.


Ciel Grommen, Maximiliaan Royakkers et Clémentine Vaultier sont tous les trois des artistes membres de la plateforme de recherche artistique Jubilee basée à Bruxelles. En 2022, iels se sont réunis autour du feu pour mettre en commun leurs recherches, ressources et intérêts pour la chaleur et le partage de connaissances. En s’appuyant sur leurs pratiques d’architecture et de céramique, ce projet s’inscrit dans un courant artistique conceptuel, contextuel et relationnel où se développent expositions, workshops, constructions, cuissons et travail d’archives dans une vaste constellation de contextes et de rencontres.

Pour une Poétique du Feu

par Virgile Loyer | 13h45

par Virgile Loyer |  13h45

Dignité © Lorraine Patoir

Notre matière première est première, nous la partageons avec l’écrivain, mais notre part est brute et crue, avant le langage. Notre art est la terre cuite. Pour en parler, il faudrait peut-être faire film céramique. J’écris « faire film » comme on dit faire corps : à fleur de peau, pariétal, plus tégumentaire que documentaire. Faire film à fin de caresse… Empreints de gestes et de chemins empruntés, faire film-paysage, film désirant : géologie du corps ou anatomie minérale, le regard est forcément érotique. Ainsi faire film-corrida, film de combat hasardeux à l’issue incertaine, car à l’épreuve du feu. Film céramique donc, où cependant que le feu agit, l’homme se consume.


Virgile Loyer est artiste vidéaste et céramiste. Il pratique une cinéma-tographie du réel, une recherche documentaire et poétique qui s’est exprimée dans des formats audiovisuels classiques, de courts et moyens métrages, ainsi que dans des formes transdisciplinaires pour le théâtre et la danse notamment. Lorsqu’il s’agit de le définir, dit de son ouvrage qu’il est une sorte d’art pariétal : il questionne la paroi et la peau, le geste et le signe, la main et l’écriture; il a à voir avec les origines et le jaillissement. En 2008, avec l’auteur et dessinateur Damien MacDonald, réalise DONC, film portrait de l’écrivain Marcel Moreau, qui inaugure, autour de cette écriture, une série de travaux et de collaboration avec, entre autres, le comédien Denis Lavant, le peintre Alechinsky, le musicien Benoist Bouvôt, les chorégraphes Christine Bastin et Veronica Vallecillo, le céramiste Alain Gaudebert… Auprès de ce dernier, il entame à partir de 2014 une activité potière. Travaille depuis le grès qu'il cuit au bois. Son cinéma entre alors aussi en terre cuite, avec une série de films céramiques, par cette formule paradoxale, entendre: expérience cinématographique de la pratique céramique. Collaboration avec Nicole Giroud, Gisèle Buthod-Garçon ou encore Armelle Benoit. En 2019, il initie avec Lorraine Patoir et Laurent Védrine une « expédition de secours vers le Mont Analogue » projet artistique et scientifique basé sur les écrits de René Daumal.

Fondamentaux des Cuissons au Bois et le four HKOE 7

par Hans Engels | 14h50

par Hans Engels |  14h50

HKOE 2 © Hans Engels

Le HKOE7 est un four à bois nouvelle génération (conçu il y a 10-12 ans) où l'écologie, l'économie et l'ergonomie sont au centre.


Une optimisation poussée permet d'atteindre des températures élevées en peu de temps et avec une quantité de bois limitée, avec peu de dégagement de fumée. On obtient néanmoins de beaux effets de surface avec les cendres, comparables à ceux d'une plus longue cuisson au bois à flamme directe. La conférence vous donne un aperçu de quelques principes de base.


Hans Engels est ingénieur en génie civil de formation. Il a également suivi une formation en céramique dans des académies de Nijlen, Malines, Heist op den Berg et Lier. En plus de son métier de géomètre, il se consacre depuis 15 ans à la conception et à la construction de fours à bois au rendement optimal. Pouvoir cuire à haute température avec un minimum de carburant, d'impact environnemental, de temps et d'efforts, et optimiser le processus de combustion, est une véritable passion.

L'aventure du four Girel 3E

par Nicolas Gierlowski et Gaëlle Caplet | 16h30

par Nicolas Gierlowski et Gaëlle Caplet |  16h30

Le four Girel 3E de Keramis © Nicolas Gierlowski

Le four Girel 3E, c’est une histoire de la conception et de la transmission d'un outil novateur. Le four Girel 3E pour « économique, écologique et ergonomique », c’est le 18e four conçu et construit par le céramiste et maître d'art français Jean Girel. Celui-ci s’assure de la transmission de ses connaissances en formant une équipe de « pionnière·er·s », dont Nicolas Gierlowski qui a participé à la constitution des plans en libre accès. La conférence de ce dernier relate cette aventure, présente les caractéristiques techniques du four, ainsi que les projets en cours et à venir.


En 2023, Gaëlle Caplet faisait appel à ce pionnier pour la construction d’un four Girel 3E sur le parvis de Keramis. Depuis, elle apprivoise ses flammes dans le but d'initier et rassembler des céramistes pour vivre l’incroyable transformation de la matière par le feu.


Nicolas Gierlowski est né et a grandi en Lorraine. C’est dans l’atelier familial que son apprentissage de la céramique débute jusqu’à ce qu’il s'en éloigne pour effectuer des études d’ingénieur en Génie Mécanique. Après avoir travaillé un an et demi en Chine, il crée en 2013 son atelier de céramique à Lyon, en même temps qu’il exerce son métier d’ingénieur. C’est lors d’un stage spécialisé au CNIFOP qu’il rencontre Jean Girel et prend part à l’aventure du four à bois Girel 3E.


Gaëlle Caplet s’est doté d’un DSAA Design d’objet à l’école Boule (FR) et d’un master céramique à la Cambre. Depuis 2022, elle est la céramiste technique de Keramis, accompagnant les artistes en résidence, œuvrant aux créations des éditions de Keramis. En 2023, elle supervise la construction d’un four Girel 3E sur le parvis de Keramis et coordonne les cuissons au bois pour le musée.

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